Jour 9 - samedi 28 juin
Entrevue d'Yves Langlois sur son jeûne de 40 jours par Dominique Laroche (1)

Mon ami Yves Langlois est entré dans une période de silence pour quelques jours. Il m'a demandé de publier l'entrevue qu'il a accordée à Dominique Laroche en trois parties. Revenez lire la suite demain. 
Richard Leclerc, concepteur-blogueur

Coucher de Soleil sur le Lac Champlain. 
photographié par Yves en direct de son hamac...
Dominique: 
D'où t'es venue l'idée de jeûner 40 jours?
Yves: Il y a 30 ans, j'ai eu un diagnostique d'emphysème, une maladie de vieux. On m'a prescrit des pompes et toutes sortes de médicaments. Je devais limiter mes exercices. Vivre toute ma vie avec des médicaments. 

J'ai parlé à M. Jean Rocan, un des deux premiers, avec le docteur Graveline, qui ont amené le jeûne au Québec. C'est un ami du célèbre docteur Shelton qui a fait connaitre le jeûne aux États-Unis, avec M. Bragg. Il m'a dit: «On peut non seulement améliorer ta condition, mais régler ton problème».

J'ai fait 34 jours. Mon intention était 40. On connait l'histoire de Ghandi, de Jésus-Christ. J'avais les cheveux longs. Je trouvais ça cool. Je voulais vivre cette expérience-là. Il m'a bien accueilli, mais pour la partie physique seulement. C'était un scientifique. J'ai fait les premiers 30 jours sous sa supervision. 

Le 20e jour, j'ai vécu un évanouissement dans la salle de bain. Je m'étais levé trop vite. J'ai pris quelque temps à me réveiller. M. Rocan est arrivé et il a dit: «Je comprends que tu veux mettre fin à ton jeûne. On commence les jus demain.» Mais j'ai refusé. J'étais prêt à continuer. 

À tous les jours il venait, prenait mon poids, ma pression et mon pouls et me disait: «Tu veux continuer encore?» Je sentais une réticence et je lui ai dit un jour: «Je ne veux pas seulement que vous m'autorisiez à continuer, je veux que votre doigt, que vous mettiez votre grand doigt (il avait un indexe énorme) dans ma face et que vous me disiez: «Tu vas jeûner mon gars, t'es capable, jusqu'à ce que tu sois complètement guéri.» J'ai besoin de cette énergie là. J'ai besoin de votre force de caractère. Quand je ressens que vous êtes réticent, ça ne m'aide pas. Ça me prend quelqu'un qui m'encadre.» Il a dit ok.

Il a compris son rôle et depuis ce jour-là, il m'a supporté jusqu'au 30e jours. Puis je lui ai raconté ce que je vivais spirituellement. Alors il m'a dit: «T'arrêtes tout de suite». J'étais rendu à 99 livres. Je pesais 135 au début. Il m'avait dit au départ: «Je ne veux pas que tu perdes plus qu'un quart de ton poids.» Puis ma langue était devenue toute rose, parce que pendant le jeûne la langue devient blanche et quand on revient à la santé, elle redevient rose. La preuve était faite que j'étais totalement guéri. Il n'y avait plus de raison, outre celle spirituelle, qui ne l'intéressait pas. Je lui avais dit: «Je vois une lumière blanche au bout d'un tunnel. J'en approche. C'est merveilleux.» Il m'a dit: «Woh, woh, c'est la mort ça». J'ai dit: «Je suis en pleine santé je ne mourrai pas, je vais entrer dans cet univers-là. C'est ce qu'ont vécu les Gandhi, Jésus Christ... Ils ont compris vraiment ce qu'ils étaient.» Mais il m'a répondu: «Si tu trouves ça trop beau et que tu décides de ne pas revenir, moi je vais être obligé de fermer ma shop. Tu arrêtes de jeûner demain matin.»

Mais il ne venait dans ma chambre que le matin pour prendre mes signes vitaux. La personne qui supervisait mon jeûne le reste du temps m'a dit: «Dans la chambre d'a côté, il y a un comédien qui joue dans les Plouffe et qui doit jouer Les Plouffe 2, mais il a pris 15 livres en trop. Le réalisateur exige qu'il perde vite 15 livres, mais lui jeûner il s'en fout. Il n'a pas le goût de se priver. Il demande seulement un verre de jus par jour et M. Rocan ne veut pas. Si tu veux on va faire un petit truc, je vais lui donner ton verre de jus et puis toi tu n'auras pas besoin de le prendre.» J'ai dit: «C'est bien correct». On a fait ça pendant 4 jours.

À tous les jours M. Rocan venait prendre mon pouls et ma pression. Mais moi à ce moment-là, je lisais dans les pensées des autres exactement comme on lit dans ses propres pensées. M. Rocan pensait: «Merde, il est en train de crever, il a encore un pouls de 45 alors que ça fait deux jours qu'il prend du jus. Il devrait être à 80-90. Qu'est-ce qui se passe?» Puis il me demandait: «As-tu pris ton jus ce matin?» Et là j'étais pris avec le gros sentiment de culpabilité: «Est-ce que je vais lui raconter une menterie?» Parce que, dans mon état, j'avais l'âme pure. Ça m'était presque impossible et ça me déchirait l'âme, mais je réussissais à dire un petit «oui». Je l'entendais qui pensait: «Il est en train de mourir, qu'est-ce que je vais faire?» Il me disait: «Il n'y a pas de problème, tout va bien aller, je vais revenir.» Et il pensait: «Je ne peux pas l'envoyer à l'hôpital, ils vont l'achever». Parce que les hôpitaux ne connaissent vraiment rien au jeûne et ils risquent de faire pire.

Alors, toute la journée, j'étais tourmenté par la culpabilité de l'âme qui a dit un mensonge. Toute la dimension spirituelle s'est terminée là. Il n'y avait plus rien qui se passait. Plus de tunnel, plus de lumière blanche. Donc, après 34 jours, j'ai mis fin à mon jeûne.

J'ai été totalement guéri d'emphysème. Quand le médecin qui avait diagnostiqué mon emphysème a vu mes radiographies, il a dit: «Si ce n'était pas moi qui avait pris les radiographies avant et après, je ne croirais jamais que c'est la même personne. Vos poumons sont comme un jeune homme de 15 ans.» 

À ce moment-là, je me suis promis que je ferais un film sur le jeûne un jour. Mais depuis 30 ans, j'ai essayé de convaincre des télédiffuseurs, Radio-Canada, l'ONF, tous les bailleurs de fonds pour me permettre de faire ce film. Personne ne s'est intéressé au jeûne. Les compagnies pharmaceutiques condamnent le jeûne, les médecins les croient. Les gouvernements condamnent les personnes qui prétendent avoir trouvé des cures naturelles au cancer parce que ça ruineraient toute l'industrie pharmaceutique. Je n'ai jamais pu avoir de financement.

À suivre...

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