Jour 12 - mardi 1er juillet
Entrevue d'Yves Langlois sur son jeûne de 40 jours par Dominique Laroche (4)

Voici la 4e et dernière partie de l'entrevue que Yves a accordé à la journaliste Dominique Laroche sur son jeûne.

Dominique : Lors de ton expérience, lorsque tu as mangé ta première viande et t'as senti l'animal en détresse, ça te fait réaliser à quelque part qu'on est ce qu'on mange, avec toute l'énergie avec tout ce qui contient de vivant, d'expérience de vie, de l'aliment lui-même.

Yves : Pendant les derniers jours de mon jeûne, je m'étais fait un bobo, une bonne gale sur un doigt et ça ne guérissait pas. Quand, j'ai pris ma première orange, le lendemain je regarde mon doigt, et il est complètement guéri. Plus du tout de trace alors que ça faisait plusieurs jours que j'avais cette gale. Alors les larmes me sont sorties. Je criais devant tous les autres jeûneur qui me prenaient pour un fou: «Ceci est mon corps, ceci est mon sang, ceci est mon corps, ceci est mon sang.» On n'a jamais rien compris, c'est l'orange que j'ai mangée hier, c'est pas une parole de bible ou de curé, ce qu'on mange, c'est ce qu'on est. On est ce qu'on veut, si tu veux un corps en santé, tu veux un corps en forme, tu manges qu'est-ce qu'il faut pour, c'est tout. Cette prise de conscience a été très importante pour moi.

Dominique : Ça fait partie de l'éveil de la conscience, est-ce que tu l'as porté tout le reste de ta vie?

Yves : Je l'ai porté toute ma vie, mais attention, ça s'échappe. Après cette première bouchée de viande, même si je ne voulais plus jamais toucher à ça, j'ai fait un «deal» avec la vie. Plus de produit animal ne rentre dans ma maison, dans mon frigo, pas de lait, pas de beurre, de fromage, de viande, mais quand je sors c'est différent. Je n'aime pas dire à mes amis: «Je ne mange pas ton repas». Il a fait un beau mets, un beau souper. Parlant de mets, je vais lancer un défi à tous les grands chefs du monde: Essayez de trouver une recette meilleure que la recette de l'orange fraîche.

Peu à peu, je me suis mis à accepter de reprendre de la viande. On se réveille des fois avec un sentiment d'angoisse de mal-être. On pense que c'est associé à notre voisin qui n'est pas gentil ou à notre blonde qui nous a engueulé et on oublie que cet état de mal-être peut venir de ce qu'on a mangé la veille, du veau qui s'est fait assassiner.

Puis, peu à peu j'avais pris du ventre. Suite à un accident de ski, il y a deux ans, les médecins m'avaient interdit de faire de l'exercice pour 18 mois. Alors j'avais pris du poids. Et j'avais d'autres problèmes physiques. Je n'étais pas rendu au Mc Do ou à la pizza «all dress», mais j'avais besoin de remettre à niveau ma santé. Là j'ai déjà perdu 20 livres. Je ne sais pas quel Yves Langlois sortira de là dans 40 jours.

Dominique : Tu veux renouer avec cette expérience de l'orange... c'est un rendez-vous presque inachevé à trente ans et là , aller jusqu'au bout pourrait devenir quoi pour toi?

Yves : J'ai rencontré des grands maîtres comme Osho, Amma, le Dalaï Lama et d'autres, pour moi ce sont des personnes qui vivent dans des états différents. Lisa Cairns et Eckart Tolle sont mes préférés aujourd'hui, mais j'écoute encore Osho à tous les jours. Depuis que j'ai rencontré Osho, même si certains faux prophètes jouent au jeu lucratif du guru, il n'y a aucun doute qu'Osho avait atteint la réalisation.

La science admet maintenant que nous sommes dans l'illusion, que notre corps n'existe pas. Quand Bouddha disait ça il y a 2500 ans, on riait de lui, mais aujourd'hui la physique quantique est en train de démontrer que, dans ce qu'on croit de la matière, il y au moins 99% qui n'est que de l'énergie. Ils disent 99% parce qu'ils n'ont pas encore réussi à aller voir dans le 1% qui reste si c'est de la matière ou de l'énergie.

Osho dit que notre ego correspond à une vague dans l'océan et tant qu'on pense qu'on est la vague, on veut dépasser les autres, elle va être plus grosse que la précédente et tu vois ça des vagues qui dépassent les autres vagues quand un bateaux passe. Mais elles vont toutes s'écraser sur la falaise. J'en sais quelques chose. J'habite sur la rive dans un quartier qui s'appelle La Falaise. Osho dit: «Le jour ou la vague se rend compte qu'elle est l'océan, même s'il elle s'écrase sur la falaise, elle n'a plus à paniquer. De toute façon elle est l'océan. Elle est également les autres vagues qu'elle pensait dépasser.»

Notre cerveau est très limité. Je me souviens qu'à l'âge de sept ans j'étais appuyé sur le frigo et j'étais écrasé en me tordant de mal au ventre. Ma mère me demande: «Qu'est-ce que tu as?» Je réponds : «Je ne peux pas comprendre ce qu'on m'a dit à l'école. C'est quoi l'éternité et puis l'infini. J'essaie de rentrer ça dans mon cerveau et ça n'entre pas.» Je me tordais de douleur pour essayer de comprendre. J'ai compris un jour que nos cerveaux sont trop petits, aussi puissants soient-ils. Nous sommes intelligents, mais on ne comprendra jamais ça avec le mental parce que ça ne fait pas partie de la matière. C'est au-delà de nos cerveaux. Il existe une vérité plus profonde et j'espère un jour l'atteindre puisque l'expérience humaine est à explorer dans toute son ampleur.

Dominique : J'espère que le jeûne va t'aider à tremper dans un état de conscience qui va ouvrir toutes tes perspectives, un corps renouvelé et un esprit en paix. Je te le souhaite de tout coeur, et que ton jeûne t'emmène au delà de tes attentes.

Yves : Merci beaucoup!

Dominique : Avec beaucoup de paix.

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